illegal_cinema #86 : Kino-glaz
Pour ceux qui sont à Paris le lundi 30 avril 2012, je vous recommande illegal_cinema aux Laboratoires d'Aubervilliers (Métro Aubervilliers-Pantin, ligne 7) à 20h - entrée libre !
illegal_cinema est une programmation de films hebdomadaire gérée par les Laboratoires depuis mai 2010, à partir d'un résidence fait par le plateforme serbe, TkH-Walking Theory.
Les programmes viennent des postulations de n'importe qui voulant proposer une séance des courts-métrages ou films autour d'un thème, une thèse ou qui justement leurs touche, dont ils veulent discuter avec une audience aussi s'intéressé. Normalement, après une courte introduction - soit par le programmateur/la programmatrice, soit par Luca Wyss (organisateur et interlocuteur actuel de illegal_cinema) - chaque rendez-vous commence par le passage d'un film, après duquel le programmateur/trice discute les problematiques de ce dernière en ouvrant la dicussion aux autres présents.
L'enjeu du projet illegal_cinema, c'est de "rendre poreuses les frontières entre «programmateur/trice» et «public»". Il aborde cela dans un double sens : premièrement par la methode 'open-call' qu'il emploie pour retrouver les programmateurs/trices, et deuxièmement par la fonctionnement des séances-mêmes, c'est-à-dire, où tout le monde a effectivement le droit de la parole.
La seule restriction des séances, c'est qu'une realisatrice/teur ne peut pas montrer ses propres films. illegal_cinema opére dans un esprit qui déstabilise la supposition qu'il y peut exister un discours autoritaire du film.
La prochaine présentation sera par Lauren Moffatt, qui s'explique ci-dessous :
Le « Cine-œil » se comprend comme « ce que l’œil ne voit pas »
comme le microscope et le téléscope du temps
comme le négatif du temps
comme la possibilité de voir sans frontières ni distances
comme la commande à distance d’un appareil de prises de vues
comme le télé-oeil
comme le rayon-oeil
comme « la vie à l’improviste », etc., etc.…
(Dziga Vertov, 1924)
Dans sa forme comme dans sa fonction, la caméra est un modèle surdimensionné de l’œil. Elle agit comme une prothèse au système nerveux humain, une amplification du regard individuel. Dans ce cadre, chaque caméra est une caméra subjective car conduite par un sujet humain (ou bien un groupe de sujets, comme dans la surveillance). Mais certains auteurs et réalisateurs ont tenté de mettre le spectateur dans le corps d’un personnage en reproduisant le regard humain à travers le regard mécanique, au contraire de ce que Vertov déclare être le but du cinéma.
Ces trois films expérimentaux traitent de l’utilisation de la caméra comme œil humain dans leur contenu et dans leur technique. Film de Beckett juxtapose le regard mécanique et le regard humain dans la souffrance du personnage O (Buster Keaton) qui tente d’échapper à cette double perception. En utilisant le cinéma comme allégorie du corps, Von Gegenüber de Clemens von Wedemeyer utilise la caméra comme moyen pour situer la subjectivité du spectateur à l’intérieur d’une structure. Field Works de Masaki Fujihata propose une forme d’archive subjective/collective à travers la technologie GPS et plusieurs caméras subjectives.
A travers cette programmation courte j’aimerais poser au public des questions liées à ma recherche artistique. Est-il possible de considérer la caméra comme sujet à part entière ? Est-il nécessaire d’exploiter les caractéristiques qui distinguent la caméra de l’œil humain ou est-ce au cinéma et à l’art de tenter au maximum de ressembler à l’expérience humaine? En regardant ces vidéos filmées avec une caméra subjective, a-t-on le sentiment d’être dans le corps d’un autre être humain en train de regarder au contraire le sentiment d'être dans une machine capable de regarder?
Les films projetés le 30 avril dans le cadre 'Kino-glaz/Ciné-oeil' seront :
Field-Works: Simultaneous Echoes de Masaki Fujihata, Japon, 2002, 22min
Film de Samuel Beckett, USA, 1965, 25min
Von Gegenüber (From the opposite side) de Clemens von Wedemeyer, Allemagne, 2007, 38min
Allez-hop !
illegal_cinema est une programmation de films hebdomadaire gérée par les Laboratoires depuis mai 2010, à partir d'un résidence fait par le plateforme serbe, TkH-Walking Theory.
Les programmes viennent des postulations de n'importe qui voulant proposer une séance des courts-métrages ou films autour d'un thème, une thèse ou qui justement leurs touche, dont ils veulent discuter avec une audience aussi s'intéressé. Normalement, après une courte introduction - soit par le programmateur/la programmatrice, soit par Luca Wyss (organisateur et interlocuteur actuel de illegal_cinema) - chaque rendez-vous commence par le passage d'un film, après duquel le programmateur/trice discute les problematiques de ce dernière en ouvrant la dicussion aux autres présents.
L'enjeu du projet illegal_cinema, c'est de "rendre poreuses les frontières entre «programmateur/trice» et «public»". Il aborde cela dans un double sens : premièrement par la methode 'open-call' qu'il emploie pour retrouver les programmateurs/trices, et deuxièmement par la fonctionnement des séances-mêmes, c'est-à-dire, où tout le monde a effectivement le droit de la parole.
La seule restriction des séances, c'est qu'une realisatrice/teur ne peut pas montrer ses propres films. illegal_cinema opére dans un esprit qui déstabilise la supposition qu'il y peut exister un discours autoritaire du film.
La prochaine présentation sera par Lauren Moffatt, qui s'explique ci-dessous :
Le « Cine-œil » se comprend comme « ce que l’œil ne voit pas »
comme le microscope et le téléscope du temps
comme le négatif du temps
comme la possibilité de voir sans frontières ni distances
comme la commande à distance d’un appareil de prises de vues
comme le télé-oeil
comme le rayon-oeil
comme « la vie à l’improviste », etc., etc.…
(Dziga Vertov, 1924)
Dans sa forme comme dans sa fonction, la caméra est un modèle surdimensionné de l’œil. Elle agit comme une prothèse au système nerveux humain, une amplification du regard individuel. Dans ce cadre, chaque caméra est une caméra subjective car conduite par un sujet humain (ou bien un groupe de sujets, comme dans la surveillance). Mais certains auteurs et réalisateurs ont tenté de mettre le spectateur dans le corps d’un personnage en reproduisant le regard humain à travers le regard mécanique, au contraire de ce que Vertov déclare être le but du cinéma.
Ces trois films expérimentaux traitent de l’utilisation de la caméra comme œil humain dans leur contenu et dans leur technique. Film de Beckett juxtapose le regard mécanique et le regard humain dans la souffrance du personnage O (Buster Keaton) qui tente d’échapper à cette double perception. En utilisant le cinéma comme allégorie du corps, Von Gegenüber de Clemens von Wedemeyer utilise la caméra comme moyen pour situer la subjectivité du spectateur à l’intérieur d’une structure. Field Works de Masaki Fujihata propose une forme d’archive subjective/collective à travers la technologie GPS et plusieurs caméras subjectives.
A travers cette programmation courte j’aimerais poser au public des questions liées à ma recherche artistique. Est-il possible de considérer la caméra comme sujet à part entière ? Est-il nécessaire d’exploiter les caractéristiques qui distinguent la caméra de l’œil humain ou est-ce au cinéma et à l’art de tenter au maximum de ressembler à l’expérience humaine? En regardant ces vidéos filmées avec une caméra subjective, a-t-on le sentiment d’être dans le corps d’un autre être humain en train de regarder au contraire le sentiment d'être dans une machine capable de regarder?
Les films projetés le 30 avril dans le cadre 'Kino-glaz/Ciné-oeil' seront :
Field-Works: Simultaneous Echoes de Masaki Fujihata, Japon, 2002, 22min
Film de Samuel Beckett, USA, 1965, 25min
Von Gegenüber (From the opposite side) de Clemens von Wedemeyer, Allemagne, 2007, 38min
Allez-hop !
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